Wostok, c'est l'histoire d'un produit un temps glorifié et mis au service de la puissance d'un empire, puis tombé dans l'oubli, emporté dans sa chute par celle du "rideau de fer". En pleine guerre froide, l'affrontement des blocs russe et américain se faisait à tous les niveaux. Il convenait chaque fois de marquer les esprits, notamment en s'attaquant à certains mythes. Quel produit plus scandaleux alors que le Coca-Cola, symbole du capitalisme rayonnant et qui plus est présenté dans une bouteille aux formes suggestives aux antipodes de l'état d'esprit soviétique d'alors. La réaction du régime fut efficace : après de longs mois de recherches naissait en 1973 (ou 1969 selon les sources) le soda Baïkal qui allait envahir les magasins d'Etat et abreuver toute une population pendant plus de vingt ans.
Toutefois, il ne s'agissait pas d'une pâle copie de Coca-Cola. Ce soda avait un goût qui lui était propre et qui ne ressemblait pas à son ennemi désigné. Beaucoup de sucre évidemment dans la recette originale, mais des ingrédients plutôt inattendus : "racines d'essence de la Taïga (sic), extrait d'aiguilles d'épicéa, eucalyptus et cardamome".
Un entrepreneur allemand, ayant travaillé de longues années à Moscou et notamment avant la chute de l'URSS, avait connu cette boisson soviétique. Il y a quelques années, c'est donc en cherchant dans ses souvenirs qu'il se rappela de ce produit phare de l'URSS. Il décida donc de retourner voir les créateurs soviétiques du Baïkal pour leur proposer de relancer cette boisson fétiche en la remettant au goût du jour. Le soda Wostok était né.
L'aventure a donc commencé par la réédition modernisée du Baïkal originel, largement allégé en sucre mais toujours marqué par ses arômes de très forestiers. Et pour une première, c'est un coup de maître puisque ce Wostok s'avère particulièrement désaltérant et original, délicatement herbacé pour une sensation de ballade en forêt de résineux. Une boisson tout indiquée pour étancher sa soif lors d'un chaud après-midi d'été.
Sûr de l'intérêt de cette boisson, l'entrepreneur a alors travaillé sur différentes déclinaisons du Wostok. Et dans l'ensemble, c'est très réussi ! Chacune des saveurs nous emmène dans une atmosphère différente, dans un univers particulier :
- l'"estragon-gingembre" est très frais avec son côté herbacé, encens légèrement mentholé. La bouche est aérienne avec une pointe végétale marquée très plaisante. Peut-être la déclinaison la plus subtile.
- l'"abricot-amande" donne la sensation que l'on va croquer dans de la pâte d'amande. Il allie en bouche une très belle acidité et une touche d'abricot délicate qui apporte une complexité bienvenue
- le "datte-grenade" est une invitation au voyage. En fermant les yeux, on est transporté dans un fumoir où des narguilés embaumeraient la pièce de leurs volutes aux parfums orientaux.
- le "poire-romarin" est pour sa part assez surprenant et avouons-le, moyennement plaisant au nez. Le coté citron trop marqué rappelle étrangement un produit détergent pour salle de bains... Mais il se rattrape très bien ensuite avec une bouche où les deux saveurs se répondent avec brio.
Et que dire de l'imagerie reprise pour ces produits ? Comme tout droit sorties des archives soviétiques, elles sont d'un graphisme rétro parfaitement dans l'air du temps. Quand on sait que ces boissons seraient vendues environ un euro en magasin, on se dit que le succès est annoncé.
Reste simplement à trouver un distributeur en France. Car aujourd'hui, seuls les Allemands et les Russes ont la chance de pouvoir les déguster... Attendons donc un peu pour assister à ce qui sera, à n'en pas douter, un véritable phénomène !
A défaut d'être distribués en France, Les sodas Wostok s'affichent sur Facebook :
Facebook.com/wostok
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