Le Japon est bien évidemment un pays consommateur de vins, où le niveau de connaissances est impressionnant parmi les amateurs, notamment dans les grandes villes. Mais le Japon est également un pays producteur de vins, notamment dans la région de Yamanashi que j’ai eu la chance de découvrir. Paysages intéressants, taille de la vigne surprenante mais au final un résultat quelque peu décevant.
Ici, l’entrée du domaine Katsunuma avec un magnifique jardin qui côtoie les vignes que l’on aperçoit en arrière-plan.
L’un des principaux intérêts d’aller dans des vignobles à l’étranger, c’est de pouvoir découvrir de nouveaux cépages autochtones. Compte tenu du climat très particulier du Japon, tous les cépages ne sont pas adaptés. De nombreux producteurs utilisent donc un cépage local, le Koshu, dont la feuille relativement peu ciselée rappelle vaguement celle du riesling.
Les vignobles de la région de Yamanashi sont très
surprenants car ils ne ressemblent pas du tout à l’image traditionnelle que
nous avons d’un paysage viticole. Tout d’abord, ne pas chercher de vignes
proches du sol mais plutôt lever la tête pour apercevoir rameaux, feuilles et
grappes. En effet, les Japonais sont contraints d’utiliser une taille en
pergola pour lutter contre l’humidité très élevée (et constante) pendant l’été.
En outre, la densité de plantation est certainement
l’une des plus faibles au monde avec seulement 200 pieds à l’hectare (on
peut voir sur la photo un premier cep au premier plan puis un second à une
dizaine de mètres en retrait sur la gauche). Pour autant, les rendements n’en
sont pas moins élevés (plus
de 150 hectolitres/hectare)… Etrange
non ? L’explication est finalement assez simple : chaque pied produit
bon an mal an environ 120 kilos de raisin ! Chaque pied donne une surface
foliaire qui s’étend sur environ 50m2.
La visite du domaine s’est achevée par une dégustation des
différentes cuvées (pas moins de huit vins dégustés). Le propriétaire du château, nous a
fait l’honneur de nous accueillir et de nous parler avec passion de son
domaine.
Les vins dégustés ont montré un niveau qualitatif correct sans pour autant laisser un souvenir impérissable. En résumé, les rouges étaient assez mûrs, présentant en bouche une certaine amertume et des tanins bien présents, et une finale assez sèche. Des vins toutefois sans défaut. Quant aux blancs, ils étaient meilleurs, avec des fruités au nez parfois assez intenses et des notes assez récurrentes de coriandre. Tous présentaient aussi une certaine amertume mais au global un bon équilibre. Des vins correctement faits.
Le second domaine visité était le château Mercian dont les
installations étaient flambant neuves. L’accueil y fut très amical, la
présentation du vignoble japonais fort instructive et la dégustation
intéressante.
- Vins dégustés :
Château Mercian Yamanashi muscat Bailey A 2009 (100% muscat bailey A) : robe rubis pas très intense. Premier nez fruité (fraise caramélisée) et lacté. A l'aération, un côté foxé apparaît davantage. La bouche est très vanillée. Une amertume est présente mais finalement assez délicate. Équilibre globalement satisfaisant en raison d'une bonne acidité. Un vin correct.
Château Mercian Nagano Merlot 2012 (100% merlot) : robe assez foncée. Le nez est très vert et présente des arômes de cèdre très puissants. Sensation d'un manque de maturité. La bouche est clairement sur des notes de résine et s'avère très boisée. Forte astringence. Vin déséquilibré et trop boisé.
Château Mercian Meritage de Jyonohira 2009 (52% cabernet sauvignon, 48% merlot) : robe rubis foncée. Nez sur les fruits noirs bien mûrs et assez lacté. La bouche est boisée, l'acidité très forte et l'acidité trop présente et pas fondue. Vin déséquilibré pas très plaisant.
Château Mercian Koshu Kiiroka 2012 (100% Koshu) : robe très pâle, nez très marqué par l'ananas. Une acidité bien présente et assez bien fondue avec une amertume qui apparaît dès le début de bouche. Un vin intéressant.
Château Mercian Koshu Kiiroka en hommage à Taka 2012 (100% Koshu) : robe toujours aussi pâle. Nez qui rappelle les bonbons en collier. L'acidité est puissante et le vin est vraiment rêche. Belle longueur avec une belle acidité. C'est correctement fait mais pas très plaisant à boire (vintrès technique).
Château Mercian Nagano Chardonnay 2012 (100% chardonnay) : robe dorée. Le nez est très curieux (rappelle les odeurs de couche bébé !) avec une pointe de réduction. En bouche, l'acidité est présente mais s'avère plaisante. Très exotique en bouche mais un peu asséchant en finale. Une amertume en milieu et en fin de bouche. Un vin agréable mais qui manque un peu de rondeur.
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