La
LIWF se déroulait jusqu’à cette année dans un quartier excentré de Londres au
centre des congrès Excel. Ici, la vue de la tamise et des anciennes usines
environnantes depuis le hall d’exposition. Mais la LIWF connait un déclin
progressif depuis plusieurs années au profit d’autres événements majeurs
(Vinexpo à Bordeaux, Prowein à Düsseldorf). Conséquence de cela : retour
de la LIWF dans le centre de Londres dès l’année prochaine pour un événement
plus petit, concentré sur le marché britannique.
L’intérêt
d’un événement professionnel comme la LIWF, c’est qu’il est possible de
découvrir de nombreuses régions productrices. Ici, une bouteille de vin
pétillant anglais du domaine Gusbourne (produit dans le sud-est de l’Angleterre) dégustée lors d’une
présentation de plusieurs producteurs britanniques. Et cette bouteille laisse
augurer de très belles choses dans les prochaines années en termes de vin
anglais.
Ce pétillant est un assemblage de chardonnay, pinot noir et pinot meunier. Le vin est élaboré selon la méthode traditionnelle (champenoise). Le nez est intéressant, assez frais (légères notes d'agrumes). La bouche n'est pas très complexe mais la bulle est assez fine. L'acidité est bien présente et pourrait être un peu plus fondue. Le vin est bon. Ce n'est pas encore au niveau d'un champagne mais c'est déjà un très bon vin pétillant.
Mais
c’est aussi l’occasion de très belles rencontres. Ici, un moment
privilégié : un échange de plus d’une heure avec Serge Hochar,
propriétaire de l’un des plus célèbre, voire du plus célèbre vin
libanais : Château Musar situé dans la vallée de la Bekaa.
Première bouteille de la dégustation : un Musar Jeune
2011 (assemblage de cinsault, syrah et cabernet sauvignon). Serge Hochar le décrit comme son « jus de raisin » et non comme
du vin. Et on le comprend très bien au nez qui évoque un fruit mûr mais pas du tout écœurant. La
bouche est du même acabit C’est fruité, simple, mais bien équilibré et agréable
à boire (grâce à une belle acidité bien intégrée et des tanins élégants). Une jolie bouteille pour tous les jours.
Second vin de la dégustation : Hochar 2008 (sorte de cuvée intermédiaire du domaine). Il s'agit d'un assemblage de cinsault, carignan, cabernet sauvignon et grenache. Le nez est impressionnant, m'évoquant un marché aux épices mais aussi les fruits secs, la prune bien mûre. En bouche, le vin apparaît nettement plus massif que le précédent mais sans aucune lourdeur. L'acidité présente mais très bien fondue n'y est pas pour rien. Et que dire du boisé qui... semble inexistant. Comme quoi, il est tout à fait possible de faire des vins puissants, concentrés sans pour autant faire du jus de bois !
Voilà la grande cuvée rouge du domaine (cinsault, carignan, cabernet-sauvignon). La robe est déjà légèrement tuilée. Dès le
premier nez, on sait que l’on n’est pas sur quelque chose d’habituel. Le nez évoque les fruits secs et s'avère beaucoup plus puissant que le Hochar 2008. La bouche est
impressionnante, alliant un fruit bien mûr, une belle matière à une finesse
impressionnante. Les tanins sont très souples. C’est vraiment très bon.
Et la
bouteille de la dégustation : château Musar blanc 1989. Un vin très surprenant
élaboré à partir de deux cépages autochtones : le merwah et l’obaideh. Le
vin présentait une robe vieil or et un nez très aromatique, sur des notes grillées et beurrées (contrairement à la même cuvée en 2004 qui elle était vraiment sur des notes miellées). En bouche, la surprise est grande car le vin est sec, massif (presque tannique) tout en gardant un
côté aromatique très charmeur (fruits secs). L’équilibre est souverain ! Et c’est très
long… Ça ne ressemble à aucun autre vin. Un vin que l’on imagine parfaitement sur un grand repas gastronomique.
Et bien sûr, en marge de ces beaux domaines, il est possible de découvrir toutes sortes de curiosités marketing...
A
commencer par cette belle étiquette qui rappelle plus une bouteille de vodka
qu’autre chose. Elle est peut-être destinée au marché russe (et certainement à
quelques restaurants d’altitude du côté de Val d’Isère !).
Ou ces
très belles bouteilles de vin sud-africain qui m’évoquent immédiatement le
malibu. Malin…
Et bien sûr le vin en canette ! Nouveauté créée par un couple d’investisseurs français. D’après eux, le contenant est parfaitement inerte (cela reste à voir). La cible est quant à elle clairement identifiée : les jeunes, les jeunes, les jeunes ! Et contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, le vin rouge était buvable (vin de pays du Languedoc), fruité. Un produit finalement intéressant.
Oh... la folie douce :) Petit clin d’œil sympathique à Val d’Isère !!
RépondreSupprimerhé hé, je pensais à vous en l'écrivant !!!
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